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Lundi 17 septembre 2012 1 17 /09 /Sep /2012 13:36

Timothée Duverger est doctorant en histoire au Centre d’études des mondes moderne et contemporain (CEMMC) à l’Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3, où il prépare une thèse sur l’économie sociale et solidaire. Il participe à deux programmes de recherche pluridisciplinaires : l’ANR Resendem sur les grands réseaux techniques en démocratie et le programme MSHA Generatio sur la construction des jeunes générations en Europe. Il a publié deux livres sur l’histoire de l’écologie politique: La Décroissance, une idée pour demain (Sang de la Terre, 2011) et Le Parti socialiste et l’écologie (Fondation Jean Jaurès, 2011).

Dans ton essai sur Le parti socialiste et l’écologie publié par la Fondation Jean Jaurès, tu retraces l’histoire de la réception de l’écologie dans le discours du Parti socialiste. Les socialistes ont-il toujours eu une position figée sur la question énergétique ?

Le débat sur l’énergie, en particulier nucléaire, est l’occasion de bien des oscillations. Dès 1975 dans un supplément du mensuel du Parti socialiste, Le Poing et la Rose, destiné aux militants, ils consacrent un dossier au débat sur l’énergie où ils critiquent l’ambition du tout nucléaire instaurée par le plan Messmer l’année précédente. C’est aussi une manière de se rapprocher des écologistes qui commencent à s’organiser politiquement depuis la candidature de René Dumont à l’élection présidentielle, puisque la même année lors du Congrès de Pau le PS créé un poste de délégué national à l’environnement, qu’il confie à Christiane Mora. Celle-ci lance alors une enquête auprès des fédérations sur l’environnement et le nucléaire. En 1977, la rupture avec le PCF, très nucléophile, donne l’occasion au PS d’aller plus loin. Le bureau national vote pour un moratoire nucléaire de deux ans. Mais une fois au pouvoir à partir de 1981, passé l’abandon de Plogoff pour satisfaire les attentes écologistes, François Mitterrand change de cap et renonce à tout moratoire. Il inaugure même 38 des réacteurs aujourd’hui en activité et autorise la production du MOX, un combustible très radiotoxique qui permet d’économiser l’uranium. Enfin, en 1997, Lionel Jospin qui s’était engagé auprès des Verts et dans son programme à un moratoire sur la construction des réacteurs nucléaires et sur la fabrication du MOX, se contente une fois au pouvoir d’arrêter Superphénix sans remettre en question la politique nucléaire de la France. Bref, si le discours évolue en fonction des contextes politiques et si les socialistes se montrent ouverts à un questionnement sur la foi scientiste dans ce nouveau feu prométhéen, l’épreuve du pouvoir et le poids des lobbys ont jusqu’à présent toujours eu raison des velléités de réduction du nucléaire.

Le socialisme et l’écologie ne sont-ils pas contradictoires en matière de politique énergétique ?

Si on considère comme Lénine que le socialisme c’est les soviets plus l’électricité, alors oui il peut y avoir contradiction. Mais si on réfléchit comme Ivan Illich au lien entre consommation énergétique, qualité de vie et justice sociale, on s’aperçoit que la contradiction se déplace entre la croissance et l’équité. Une forte consommation d’énergie génère une technocratie qui domine la structure sociale, avec par exemple des lobbys qui peuvent influencer les politiques publiques au point de presque les définir, alors qu’une faible consommation d’énergie favorise une grande variété des modes de vie et des cultures. Sans compter bien sûr les transformations du milieu environnemental qui impactent davantage les plus faibles.

Face aux risques que représentent les énergies fossiles d’une part et à l’enjeu d’équité sociale d’autre part, quelle voie le socialisme peut-il offrir comme alternative au développement des énergies fossiles ?

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Par Timothée Duverger - Publié dans : Publications & conférences
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  • : Timothée Duverger
  • Timothée Duverger
  • : Bienvenue! Je suis doctorant en histoire contemporaine au CEMMC (Bordeaux 3) et essayiste auteur de "La décroissance, une idée pour demain" (Sang de la Terre, 2011) et "Le Parti socialiste et l'écologie" (Fondation Jean Jaurès, 2011), ancien Vice-président étudiant et administrateur de l'Université Bordeaux 3 où je suis aujourd'hui élu au Conseil scientifique et Conseiller Général suppléant de Villenave d'Ornon (33).
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